Pour sa première année de compétition, Auréanne Cholvy-Lipani fait une entrée remarquée avec pas moins de trois médailles d’argent en natation handisport aux derniers
championnats de France d’été de Chalon-sur-Saône.De notre correspondante Florence Mariani – 05-06-2024 à 19:56 –

Le 24 juin, Auréanne Cholvy-Lipani fêtera ses 10 ans. Née avec une malformation congénitale : l’arthrogrypose, une
maladie musculaire rare qui entraîne un blocage des articulations et un développement musculaire anormal, Auréanne
ne peut pas se servir de ses membres inférieurs. « À ses 3 ans, un professeur a tenu à l’opérer. Une opération lourde,
cinq mois d’immobilisation et de plâtre, mais qui aujourd’hui lui permet de se mettre debout avec un déambulateur ou
des prothèses. Mais son quotidien se passe dans son fauteuil », témoignent ses parents.
« Ma première médaille a été pour mon papy Roger »
Si les jambes ne fonctionnent pas, la tête d’Auréanne marche, elle, très bien et la langue aussi ! Espiègle et pleine de
vie, la jeune écolière de l’école privée Sainte-Enfance à La Grand-Croix ne tient pas en place. « J’ai commencé la
natation il y a quatre ans, j’aime le sport en général, j’adore aussi jouer au basket. »
Il y a un an, ses professeurs : Denis, Ghani et Sylvie, de l’association handisport de Saint-Étienne détectent chez la
jeune fille un réel potentiel et lui proposent de se lancer dans la compétition. Un pari gagnant ! En une seule saison
Auréanne se retrouve sur les différents podiums avec l’or autour du cou au championnat Auvergne-Rhône-Alpes, puis
en interrégion. Qualifiée pour les championnats de France de natation handisport d’été, elle se hissera à la force de ses
bras sur la deuxième marche. Et plutôt trois fois qu’une ! « J’ai obtenu la médaille d’argent en 150 m trois nages toutes
catégories où j’étais surclassée, c’est sûr que je ne pouvais pas finir première. Le vainqueur est un garçon vice-
champion d’Europe. Puis en 50 m dos, ma nage préférée et 200 m nage libre en catégorie jeune (moins 17 ans) »,
détaille la future championne.
« On ne m’a pas validé mon savoir-nager »
Et de rajouter avec humour. « Vous savez que je suis vice-championne de France en natation sans savoir nager. Lors
de la dernière journée d’apprentissage de la natation avec l’école j’étais absente, car en compétition à Saint-Nazaire.
Eh bien, ils ne m’ont pas validé mon brevet de natation. »
Avec la vie devant elle, Auréanne se voit bien aux Jeux paralympiques d’Australie et faire aussi bien que la cousine de sa maman, Christine Royet, médaillée aux Jeux paralympiques de 1980.
En attendant, elle sera à Saint-Étienne pour le passage de la flamme olympique, des étoiles plein les yeux.